Une plongée bouleversante au cœur de la néonat

Je voulais vous parler aujourd’hui d’un livre qui m’a profondément touchée : Premiers cris, les mystères de la néonatologie, écrit par la journaliste Clémentine Goldszal. Ce n’est pas seulement un récit documenté, c’est une immersion humaine, sensible et courageuse dans un monde souvent méconnu : celui de la néonatologie.

Une autrice au plus près de l’intime

Clémentine Goldszal est journaliste, habituée à mêler le regard sociétal à l’expérience personnelle. Pour ce livre, elle s’est plongée pendant plusieurs mois au sein d’un service de néonatologie d’un grand hôpital parisien : Necker-Enfants Malades. Elle y a observé, écouté, pris des notes, mais surtout, elle s’est laissé toucher : « Je me suis mise en position de voir la souffrance et d’une certaine manière elle me colonise, me parasite, m’envahit. »

Ce qu’elle raconte, ce n’est pas seulement la technique médicale, les machines qui sonnent, les protocoles de soin. Ce sont les histoires de vie. Les histoires de ces tout-petits venus au monde bien trop tôt ou malades, de leurs parents sidérés par la brutalité de l’événement, et des équipes médicales qui, jour et nuit, se battent avec douceur et compétence pour leur donner une chance.

Ce que raconte Premiers cris

Le livre nous entraîne dans les couloirs feutrés de la néonat, là où le temps ne suit pas le même rythme. Où chaque gramme gagné, chaque souffle autonome est une victoire. Clémentine Goldszal rend compte avec une justesse admirable de la complexité de ces lieux, à la fois terrifiants et pleins d’espoir.

Elle interroge aussi notre rapport à la naissance, à la médecine, à la vulnérabilité. Elle montre combien l’humanité du personnel soignant est essentielle dans ces moments suspendus, où tout peut basculer. On découvre que derrière chaque incubateur se joue une histoire unique, souvent bouleversante, mais aussi profondément digne.

Pourquoi vous devriez lire ce livre

Je recommande Premiers cris à toutes les mères qui ont été brutalement arrachées à leur grossesse. Celles qui ont vu leur bébé partir trop tôt vers la lumière des néons, au lieu de rester encore un peu dans l’obscurité protectrice du ventre.

Ce livre est pour vous si vous avez vécu l’épreuve de la prématurité ou de la pédiatrie. Il vous aidera à mettre des mots sur ce que vous traversez ou avez traversé. Il vous permettra aussi de mieux comprendre le travail extraordinaire – souvent invisible – des médecins, des infirmières, des auxiliaires, des psychologues… toutes ces personnes qui, dans l’ombre, accompagnent la vie avec une humanité admirable.

« L’acclimatation est une nécessité et un piège. Bien sûr, les jours passant, chacun est censé prendre ses marques, accepter cet univers contre-nature. Mais, pour rester de bons soignants, les médecins et les infirmières doivent, en leur for intérieur, demeurer révoltés contre les malformations et les maladies qui clouent ces bébés à leur incubateur et leur volent la douceur des premières semaines de vie. »

C’est aussi un livre pour toutes celles qui, sans l’avoir vécu directement, veulent comprendre. Comprendre ce que cela signifie de devenir parent alors que rien ne s’est passé comme prévu. Comprendre ce que c’est que d’attendre, jour après jour, le moment où l’on pourra enfin croire que tout ira bien.

Premiers cris est un hommage. Aux bébés, aux mères, aux soignants. À la vie, même quand elle commence dans la fragilité. C’est une lecture bouleversante, mais jamais désespérante. Elle est empreinte d’humilité, de tendresse, de respect. Je vous le recommande de tout cœur.