Betty reprend conscience à la maternité mais ne se souvient absolument pas des circonstances de son accouchement. Elle a mal. Elle est seule. Son mari introuvable. Mais alors qui est donc cet homme qui rend visite à son bébé en néonat tous les jours ? D’où vient ce prénom qu’elle n’a pas choisi ?

En se confrontant au personnel soignant qui la prétend « folle », elle va être accueillie au sein de l’unité mère-bébé d’un hôpital psychiatrique. Des infirmières à l’écoute, une équipe remarquable, un psychiatre atypique, des mères bienveillantes et solidaires, Betty renoue peu à peu avec sa mémoire mise en pause par trop de violence.  Cette unité est un personnage à part entière, comme l’explique l’auteure. Il est singulier, tour à tour excentrique, drôle, spécial, différent. Il enveloppe l’héroïne tout en le mettant face à ses nouvelles responsabilités. Très peu de livres se déroulent dans ces services mère-bébé qui accueillent de jeunes mères en détresse (dépression post-natale, psychose puerpérale, etc) et c’est une véritable plongée dans cet univers que nous propose ici l’auteure.

Françoise Guérin est psychologue et on sent, tout au long du roman, son expérience clinique : ce thriller psychologique met en lumière les difficultés maternelles liées à l’histoire de vie de chacune des mères. Elle dessine avec précision ce cap dans lequel s’entremêlent l’envie de bien faire mais la peur de ne pas y arriver, l’envie de tout plaquer mais le besoin animal de prendre soin. Elle décrit le « naître mère » avec précision et authenticité.

Betty va apprivoiser son nouveau statut, elle va se découvrir au fil des pages et surmonter le vécu traumatique de son accouchement. Elle entre en contact avec Noé, son fils, alors qu’elle ne pouvait pas l’approcher dans les premiers jours « et ces scènes-là, ce sont des scènes de naissance. C’est là que se situe la vraie naissance. Il ne suffit pas d’avoir donné le jour à un enfant, il faut le rencontrer, pour de vrai ».